Xénia Lucie Laffely, Si les cuisses sifflaient
«Le 29 mai, j’ai soigneusement empilé les quelques dix-huit œuvres réalisées durant les mois précédents. J’ai mesuré le tout pour vérifier qu’elles rentreraient dans ma valise. Je ne voulais pas en abandonner. (C’est tout de même arrivé)
Elles m’ont accompagnées de Montréal à Vienne puis de Vienne à Lausanne.
Elles racontent les créatures qui peuplent mon cerveau et mon téléphone. Les fantômes d’Instagram, les suggestions mélancoliques de mon IPhone, les lesbiennes de tiktok, les créatures inconnues mais obsédantes de peintures de la Renaissance ou de films de vampires et, bien entendu, les autoportraits décevants.
J’ai réalisé ce nouveau corpus d’œuvres à la manière d’un patchwork, fait d’éléments disparates et d’ellipses. Les créatures ont quelque peu fusionné, pour créer des figures hybrides aux contours déformés et iridescents. Elles me semblent familières et portent toutes une histoire, voir un prénom. Elles me font un peu honte aussi. Mais elles racontent la curiosité et l’étrangeté des visages réels et digitaux qui m’entourent et qui me hantent. D’images fixes, elles sont devenues des entités qui ont acquis leur autonomie par le fil.
Elles racontent aussi la sensualité et le confort du textile qui veut être touché. La chaire.»
suite…