L’exercice du voir.
Marco Costantini.

extrait d’un texte pour une publication de l’artiste chez Boabooks, sortie fin décembre 2013.

L’œuvre de Pierre Schwerzmann se consacre à la dynamique, ou tension, créée par la relation étroite entre ce qui fait image et les effets phénoménologiques qui lui sont corolaires. Après avoir interrogé le tableau dans ses éléments constitutifs, le châssis et la toile notamment, jouant tour à tour sur le format ou le gonflement de la toile,
voire sur la superposition ou l’incrustation, Schwerzmann radicalise aujourd’hui son exploration du pictural comme champ d’expérimentation du voir originaire.

A012, d’un lieu, l’autre.
Catherine Othenin-Girard.

extrait d’un entretien avec Pierre Schwerzmann (ibid.).

… On a constamment le sentiment, en entrant dans ton lieu de travail, d’être devant une exposition en préparation avec des confrontations de pièces formellement très différentes entre elles. L’atelier semble être la matrice de ton travail sur l’espace. C’est là où je veux en venir. Tu n’as pas besoin de projets d’exposition pour produire, cela va de soi.

Mais quand je viens te voir, qu’il y ait ou non un projet en cours, je sens physiquement quelque chose d’articulé qui se dégage du lieu. Tu es dans une dynamique beaucoup plus globale que dans la fabrication d’une suite de toiles. C’est toujours en rapport avec l’espace, l’espace dans la peinture mais aussi l’espace dans lequel tu agis. D’entrée de jeu, tu cherches à inscrire la peinture dans un espace.