La pratique de Philomène Le Baron est installative et sculpturale. Elle oscille entre l’intérieur et l’extérieur, elle s’approprie des fragments d’architecture et propose de nouveaux paysages. Ses installations se développent à travers différents médiums. Les textures tiennent une place centrale dans son travail et lui permettent d’articuler ses discours et ses formes. Elle réinterprète les caractéristiques du kitsch et les transforme en nouvelles matières. Ses pièces se réfèrent souvent à l’habitation et ses intérieurs, entre la fiction et le populaire.
En entrant, elle nous propose la protection de deux crabes en béton. Le souvenir scintillant d’une caresse sur carapace s’est figé pour devenir permanent. Ces statues se réfèrent aux habitations de bords de mer et à la variété des animaux gardiens de propriétés.
bienvenue à hirgador propose une nouvelle vision de Valentin61. Le cabinet est habité pendant l’été.
« Hirgador »: chaise longue, mobilier de soleil en breton. Ces quelques lettres sérigraphiées en rose-néon donnent tout de suite le ton de la visite, une visite au bord de l’Atlantique ou d’une piscine qui essaie de lui ressembler.
L’installation souvenirs liquides enrobe l’architecture du lieu. Elle a été pensée sur mesure. Une tapisserie en volume a poussé, les motifs sortent du mur et s’organisent avec les lumières de l’espace. Ces empreintes organiques, comprises dans la rigidité du format rectangulaire témoignent de l’habitation de ces murs, de leurs discussions et des traces qui y ont été laissées. Sur ce «damier-augmenté», des fleurs en verre soufflé viennent alors se glisser dans les trous. Elles ont été figées et immortalisées afin de pouvoir être collectionnées.
Des lettres liquides, BIENVENUE A HIRGADOR, injectées par des résidus colorés mettent le jardin en vitrine. Devant, se tient une « moustiquaire-écran », la pièce est activée par le soleil qui se tient sur la barre comme une veilleuse.
Aquarium de salon, deux pinces de crabe devenues de véritables bijoux tiennent délicatement des similis d’algues. Un équilibre collant et une façon de figer ces algues qui naturellement ne vivent que dans l’eau salée. Palais-Bulle 2 nous aspire, le dégradé et l’image liquide du cocktail et sa fraicheur nous appellent et nous projettent dans le bureau, où, la pièce Palais Bulle 1 occupe le mur.
À l’extérieur, nous restons sur les bords lacustre, les cendriers iconiques des piscines publiques suisses ont été plantés et les transats Portivy proposent une collection de rayons verts de la côte sauvage bretonne. Une série de 5 gravures se tient sur notre sortie, des dessins de lieux existent de façon discrètes afin de laisser la trace de la visite.
Philomène Le Baron (1994) vit et travaille à Lausanne. Elle obtient un bachelor en Arts Visuels à l’ECAL en juin 2017. En 2018, elle poursuit sa formation à la HEAD-Genève, où elle sera diplômée en Design Espace et communication en septembre 2020.
Depuis, elle participe à différentes expositions collectives et interventions individuelles. En 2019, l’espace d’art itinérant La Capite l’invite à investir la plage du Bain Reymond (Saint-Saphorin) le temps d’une journée. Elle présente une pièce lors de l’exposition February Blues à Valentin61 en 2020. En mai 2021, elle parti- cipe à l’exposition Birding organisée par Margaux Dewarrat. Elle présente son travail dans les vitrines du bureau d’architecture Dreier Frenzel en septembre 2021, puis en février 2022 dans le café galerie L’ A-T-E- L-I-E-R à Lausanne. En avril 2022, elle réalise sa première performance aux Milles Roches à Gordes lors d’une exposition collective.
- toutes les pièces en verre soufflé ont été réalisées par Claude Merkli à Echandens, et les textiles des chaises longues par Caroline Hauser Le Baron.