From Songjiang with love
Les souvenirs appartiennent à tout le monde.
Depuis des années — plus de dix ans — je parcours le vocabulaire des survivances qui hantent nos imaginaires collectifs.
Plus récemment, j’ai levé un coin de voile sur l’univers sensible qui anime la matrice de ma propre mémoire. J’ai déroulé une ligne subjective suivant le cours de ma vie pour en extraire des récits initiatiques supposés et constituer un pattern visuel vibrant et autonome.
Je conjugue ces symboles intimes pour construire une mythologie intemporelle et extra-personnelle.
Quatre avatars incarnent dramatiquement les contours de ma psychologie. Pour le meilleur et pour le pire. Un oeuf pourri égomaniaque, un ours ninja candide et nihiliste, un oiseau pirate noyant son désespoir dans les excès et un ours de satin cyclothymique protagonistes d’un opéra qui étendent désormais leur épopée émotionnelle en décor bleu sous couverte ornant des porcelaines de Chine.
Des motifs récurrents assènent une litanie lancinante faisant écho à l’obstination que je cultive pour opérer à l’élaboration de mes projets, telle une absurde citrouille assise sur un drapé rouge, réminiscence de ma toute première peinture sur toile, dont les copies et déclinaisons affirment son statut d’icône autant qu’elles anéantissent la dimension fétichiste de l’oeuvre liminaire et unique.
suite…